jeudi 12 mai 2011

Recoudre les blessures

Depuis le retour des beaux jours, Aupaluk ressemble dans la journée à un campement vide.
Hommes et femmes, adultes et adolescents, profitent des migrations pour partir chasser.

 Mais il existe un lieu dans le village où les fusils sont laissés sur le seuil, où les colères ne sont pas de mise et où l’on oublie les comportements velléitaires: c’est la salle de couture communautaire. Les femmes, le plus souvent des aïeules, viennent y coudre des kamis, des mitaines, des anoraks et des tentes pour les camps d’été. 

Lizzie (qui coud précisément une tente) ponctue ses phrases d'un mélodieux murmure: "mmmmh, haaa..."

 Le bâtiment abrite aussi la radio locale et une crèche.

On y joue à des jeux de société et le jeudi on y vend des billets de bingo. Les lots vont de 100 à 1000 dollars. On peut aussi gagner un VTT.

Il y a deux jours, des personnalités importantes se sont exprimées à cette même radio pour parler des problèmes qui minent village. Les aînées veulent que les plus jeunes se prennent en main.


Il est rare que les aînées s’expriment ainsi. C’est sans doute que l’heure est suffisamment grave.