jeudi 5 mai 2011

Beauté fatale

Une fois n’est pas coutume: j’ouvre cette page avec l’autoportrait d'Alootook Ipellie, un artiste inuit décédé prématurément en 2007. C'est Cléa (une créatrice de marionnettes qui anime comme moi un atelier à l’école de Kangirsuk) qui me l'a fait découvrir.

Alootook Ipellie se disait chamane par son art. Il a écrit sur les rêves et sur cette région de l'arctique dont les paysages me bouleversent.

L’étonnante douceur des formes nous trompe sur la rudesse du climat, sur ces blizzards qui peuvent survenir soudainement et s’avérer mortels. On raconte ici l’histoire d’un homme qui est mort de froid à quelques mètres de sa maison, n’ayant jamais pu l’atteindre tant le blizzard était dense.
 
En remontant le fleuve, on traverse un labyrinthe de glace aux formes meringuées où l’on s’attend à chaque instant à voir surgir l'ours blanc aux griffes longues comme des couteaux.

Une beauté époustouflante qui nous ferait presque oublier que nous sommes mortels.